Wyoming : Far West et milliardaires

L’invention du Far West

Le Figaro Magazine - Franck Charton – 28 déc 2018

Au-dessus de la Snake River, la chaîne des Grand Teton surplombe les prairies de Jackson Hole.

.           D'où vient cette fascination jamais démentie pour l'Ouest sauvage ? Entre steppes infinies et montagnes Rocheuses, décor de la grande migration des pionniers au milieu du XIXe siècle, l'ancienne «frontière» reste aujourd'hui un merveilleux terrain d'aventures naturalistes cultivant avec passion la mémoire de ses mythes.

Une immersion dans la mythologie réelle ou augmentée de la frontière.

.           C'est en général à Denver, au nord du Colorado, que commence le voyage initiatique du visiteur désirant s'immerger dans la mythologie réelle ou augmentée de la «frontière». La métropole, hub aéroportuaire commode et cité cosmopolite agréable dans son centre historique, permet d'accéder rapidement au sud du Wyoming. Première pause à Cheyenne, la charmante capitale, avec son emblématique State Capitol Building, qui n'est pas sans évoquer, en miniature, celui de Washington. Tout le centre-ville est dédié à l'histoire de l'Ouest: musées, gare monumentale, statues publiques, frontons, boutiques et saloons, diligences en goguette… l'esprit Far West, déjà, est omniprésent!

La suite du voyage nous mène sur les traces tangibles de cette ahurissante épopée humaine. Aux alentours de Guernsey, puis du fort Laramie, se trouvent plusieurs sites historiques qui valent le détour pour leur force d'évocation. Vers le milieu du XIXe siècle, plus de 500 000 pionniers entreprirent le grand voyage vers l'ouest, territoire indien de tous les possibles… Et de tous les dangers. L'exploration et la conquête des terres à l'ouest du Mississippi sont lancées. Jamais meilleures que des sentes défoncées, rocailleuses ou boueuses, les routes démarraient soit du Missouri à destination de la Californie et de l'Oregon, soit de l'Iowa pour les mormons en quête de liberté religieuse.

 

Moment fort d'un séjour de «travail» à Eaton's Ranch: le rassemblement des 200 chevaux, matin et soir. - Franck Charton

Elles traversaient ensuite les grandes plaines du Kansas et du Nebraska avant d'atteindre le Wyoming en se rejoignant le long de la rivière North Platte. Le voyage devenait alors plus difficile, quittant les vastes prairies ouvertes pour les paysages arides et accidentés typiques de l'Ouest. Le chemin, entre 3 000 et 3 500 kilomètres d'aventures et de périls jusqu'à destination, prenait entre quatre et six mois, sans aucune assurance-vie face aux attaques des tribus amérindiennes autochtones (Cheyennes, Arapahos et Sioux au Wyoming), à la faim et à la soif, aux maladies (scorbut notamment) et aux accidents.

Un vibrant hommage à l'esprit humain

.           Les trois axes majeurs de migration: Route de Californie (1841-1868), mue par la fièvre de l'or, Route de l'Oregon (1843-1868) qui fut à l'origine le fait de trappeurs, puis de missionnaires, enfin de fermiers, et Route des Mormons (1846-1868), avec Brigham Young et 148 disciples d'abord, suivis par 70 000 adeptes en vingt ans à destination du Grand Lac Salé (Utah), constituent un vibrant hommage à l'esprit humain, car tous ces exodes étaient animés par la recherche d'une vie meilleure. La migration américaine, en convois de chariots tirés par des bœufs ou des chevaux, alla decrescendo, au fur et à mesure de l'avancement du chemin de fer transcontinental, jusqu'à son achèvement en 1869.

Cependant, l'itinéraire continua à être utilisé par les voyageurs locaux, les ranchers avec leurs troupeaux et les militaires patrouillant ces vastes territoires en voie de «pacification». Face à cette incroyable saga voyageuse, la toute jeune armée unioniste déploya un réseau de forts destinés à assurer un embryon de représentation gouvernementale et à protéger les pionniers le long de la route. Autour de Guernsey, les roues d'innombrables chariots taillèrent de profondes ornières, il y a cent cinquante ans, dans le grès tendre des collines ; un double sillon presque abstrait finissant par se perdre entre les touffes de graminées, atteste du passage matériel de ces colons.

 

Nuée d'orage sur Grand Teton National Park, depuis les granges de Mormon Row, près de Jackson. - Franck Charton

L'espérance de ces derniers se lit, quelques kilomètres plus loin, à Register Cliff: dans des falaises, au bord de la rivière Platte où les pionniers établissaient leur camp, plus de 700 noms et dates ont été gravés dans la roche, de 1829 au début du XXe siècle. C'est aussi une cruelle métaphore de la submersion des populations autochtones devant l'avancée irréversible des colons blancs, puisque les pétroglyphes amérindiens qui s'y trouvaient à l'origine ont peu à peu été recouverts par les graffitis des nouveaux venus… Un peu plus loin, à fort Laramie, se trouve un jalon important de l'expansion américaine en direction de l'Ouest.

Fondé en 1834 en tant que comptoir commercial par des trappeurs, il devint fort militaire en 1849, pour protéger les pionniers d'incessantes attaques, distribuer le courrier et entretenir la ligne de télégraphe qui traversait la wilderness. Depuis l'époque du commerce des fourrures et de l'Oregon Trail, jusqu'aux guerres indiennes et sa fermeture en 1890, le fort fut un essentiel point d'ancrage américain dans un Far West en mutation rapide. Si la plupart des bâtiments militaires ont disparu, restent une caserne, la prison, l'armurerie et de nombreuses résidences d'officiers, reconstituées à l'identique dans une boucle de la rivière Laramie.

Devils Tower, un pur jaillissement de roches basaltiques, d'une esthétique inspirante, presque spirituelle

.           En continuant vers le nord, on traverse un continuum de steppes infinies, aux allures mongoles. C'est un vertigineux moutonnement de pâturages où trottent des antilopes pronghorn et trônent, parfois, quelques «petites cabanes dans la prairie» solitaires, branlantes et mélancoliques. On tombe bientôt sur un chef-d'œuvre de la Nature: Devils Tower ! Un pur jaillissement de roches basaltiques, 386 mètres au-dessus des forêts environnantes. D'une esthétique inspirante, presque spirituelle, il fut déclaré premier monument national américain dès 1906. Les tribus indiennes (Shoshones, Lakotas, Crows, Kiowas) le vénéraient en l'appelant «l'antre de l'ours» et continuent d'y célébrer des rituels païens.

Devil's Tower, Fort Laramie . - Franck Charton

En bifurquant cette fois plein ouest, on fait étape à Buffalo, petite bourgade ancrée dans la culture pionnière, avec son hôtel vintage aux airs d'écomusée et ses boutiques western jusqu'à la caricature parfois. On continue plus loin sur Sheridan, du nom d'un célèbre général, à la fois héros de la guerre de Sécession, puis personnalité controversée au moment des guerres indiennes, puisqu'il mena une politique génocidaire contre les populations autochtones et aurait prononcé la fameuse phrase: «Un bon Indien est un Indien mort.» Il a aussi milité pour une politique d'extermination systématique des bisons, avant d'organiser, paradoxalement, la protection militaire de l'embryon de Parc de Yellowstone.

 

Les Lower Falls de Yellowstone, des chutes d'eau vertigineuses au cœur d'un paysage vert émeraude. - Franck Charton

Autour de Sheridan, des ranchs et encore des ranchs, entre collines et prairies, au pied de la chaîne des Bighorn. Etape ce soir dans un dude ranch, ranch « éducatif », où chacun(e) peut goûter à la vie du cow-boy ou girl, en totale immersion. Deux curiosités lors de la traversée de ces montagnes sauvages: Medicine Wheel, un intrigant cercle de pierres au sommet d'une crête isolée, orienté vers le soleil levant au solstice d'été et probable site de rituels de guérison, et Devil's Canyon, jouxtant le Montana: 300 mètres de falaises ocre et pourpre d'un seul jet, dominant les méandres de la rivière Bighorn, une vision saisissante! Alentour, hardes de mouflons et chevaux sauvages hantent un paysage de badlands (mauvaises terres) polychrome.

Buffalo Bill, un aventurier chatoyant, à la personnalité complexe

.           En arrivant à Cody, au nord-ouest du Wyoming, on sait aussitôt que l'on arrive au cœur du sujet: la légende de l'Ouest, au travers de celui qui l'incarna le mieux : William Frederick Cody, alias Buffalo Bill! Cet aventurier chatoyant, à la personnalité complexe, fut tour à tour cow-boy, chercheur d'or, pionnier du Pony Express (service de poste à cheval), éclaireur de l'armée, chasseur de bisons et d'Indiens (avant de devenir leur ami), puis showman, acteur et manager du plus étourdissant spectacle international de rodéo et de cavalcades indiennes. Son Wild West Show, créé en 1882 au Nebraska, mélange d'emphase théâtrale et de reconstitution documentaire, connut une immense popularité à New York, Chicago, Boston et Philadelphie, avant de grandes tournées internationales dans les années 1920 et 1930.

Old Trail Town, reconstitution du Cody historique. - Franck Charton

Rejouant sa propre histoire de l'Ouest, où les défaites se transformaient en victoires, et les massacres en actes de bravoure, on estime qu'en vingt ans, plus de 60 millions de personnes ont assisté au spectacle de Buffalo Bill, marquant la naissance du divertissement de masse, du show-business à l'américaine. La légende de l'Ouest était née, même si on peut s'attrister que les Indiens aient été obligés de rejouer inlassablement leur propre mort… Sa ville offre aujourd'hui, avec les cinq musées du Buffalo Bill Center of the West, le plus grand espace culturel entre Minneapolis et la côte Ouest. Tous les soirs, à l'angle de l'hôtel Irma où il aimait prendre ses quartiers, des duels entre outlaws et shérifs animent le centre historique, ses saloons, boutiques western et d'antiquités vintage.

 

Un wapiti devant la Yellowstone River, dans la vallée de Hayden. - Franck Charton

.           Mais d'autres merveilles jalonnent la piste. Toujours vers l'ouest, comme un leitmotiv, attend la «naturalité» (vocable admis comme le plus proche du concept de wilderness) des Parcs nationaux du Yellowstone (pionnier des parcs nationaux en 1872, et près d'un million d'hectares !) et de Grand Teton, emblématiques des Rocheuses. Via les routes panoramiques de Chief John, leader des Nez percés aux hauts faits guerriers, et Beartooth Pass se hissant à 3 600 mètres, une All American Road, on entre de plain-pied dans Yellowstone via l'idyllique vallée de Lamar, bouquetée de centaines de bisons.

Deux grosses journées d'exploration sont nécessaires pour ne pas rater l'essentiel: terrasses calcifiées de Mammoth Hotsprings, atmosphère géothermale de Norris, Madison et Midway, miroir d'opale du lac Yellowstone, chutes titanesques du canyon, piscines arc-en-ciel de Grand Prismatic, fulgurances chronométrées du geyser Old Faithful… tout cela entre deux «safaris» lorsque déboule une troupe de wapitis, surgit un ours en maraude ou traverse un élan imposant!

Dernière étape notable à Jackson Hole, attachante cité pionnière au parfum authentiquement western. D'un côté, les élancements des aiguilles de Grand Teton, de l'autre des forêts, des prairies satinées, des rivières tumultueuses, où abonde la grande faune sauvage. Des ranchs, aussi, avec troupeaux et cow-boys sur l'horizon et, perdues dans l'immensité du décor, de vieilles granges patinées. Décidément, l'histoire et la conquête de cet Ouest fantasmé, fermement ancrées dans la culture, l'imaginaire et le folklore américains, continuent, encore et encore, de nous embarquer…

.           Chuck lance une dernière blague à la cantonade, mais le son de sa voix s'étrangle dans le claquement métallique de la stalle de départ qui s'ouvre d'un coup sec : cheval et cavalier semblent catapultés dans l'arène du Stampede Park de Cody, au milieu des clameurs de la foule massée sur les gradins. On assiste alors à une sarabande frénétique, entre l'homme et l'animal en furie, dans les tourbillons de poussière soulevés par les ruades du bronco. Ce dernier, cheval sauvage à l'origine, au temps des pionniers, est aujourd'hui remplacé par un cheval dressé, mais au tempérament fougueux, que vient aiguillonner une sangle arrière et parfois aussi le jeu des éperons pour les plus téméraires.

Un spectacle irrésistible, avec une soudaine montée d'adrénaline au moment du lâcher, la tension violente du corps à corps, ponctué par la chute souvent grotesque du cow-boy ou sa récupération acrobatique par les wranglers chargés de la sécurité. Ce sont eux les vrais héros de la soirée, car d'une audace et d'une maîtrise équestre qui forcent le respect: il s'agit, en effet, de soustraire le plus vite possible le pantin humain ballotté en tous sens ! Pas de selle ni de rênes pour celui-ci, mais une simple bride fixée à une couverture de cuir sur le dos du cheval.

Au cours des huit secondes (au moins) que doit durer l'épreuve, le candidat a pour obligation de se tenir d'une seule main à la poignée de cuir. Les wranglers doivent ensuite, au triple galop et entre deux ruades, se saisir du cow-boy et le faire passer sur leur cheval, puis, encore plus délicat, desserrer, pour calmer le bronco, la fameuse sangle arrière qui fait débat auprès des associations de défense des animaux, jugeant le procédé unfair (injuste). Les juges accordent la moitié des points pour le style et la maîtrise du cow-boy et l'autre moitié pour la performance de la monture. Entre deux numéros clownesques, parades ou épreuves de travail au lasso, le rodéo reste, à cheval ou sur le dos d'un taureau de plus de 800 kilos, le moment de bravoure de la soirée.

Le grand rodéo nocturne de Cody draine aficionados et broncos: frissons garantis! -: Franck Charton

Quand on quitte les tribunes pour s'approcher des stalles, on perçoit alors les coulisses du show: va-et-vient fiévreux des éleveurs et des bêtes entre vans, paddocks et arène. Drague souriante entre cow-boys et cow-girls en stetson, bottes et foulard. Concentration surtout, des jeunes hommes en train de se préparer. Parfois encore adolescents, souvent déjà blessés, nombreux sont ceux porteurs d'attelles ou cachant des balafres sous leur chemise à carreaux… Tout un pan de culture se dévoile, on sent vibrer l'âme rugueuse et romanesque de l'Ouest profond. Le rodéo a d'ailleurs été décrété sport officiel de l'Etat du Wyoming (avec le Dakota du Sud et le Texas).

Teton, le havre de milliardaires d’un nouveau genre

Le Figaro - Adrien Jaulmes – 15 mar 2021

.            Célébrités, héritiers, fortunes de l’informatique... Ces dernières décennies, de richissimes habitants ont investi ce comté sauvage de l’Ouest, devenu le plus riche du pays.

.            Pas de crise du charbon, ni de crise tout court dans le comté de Teton, dans l’ouest du Wyoming. Face aux sommets enneigés du parc national du Grand Teton, qui culminent à plus de 4.000 m au-dessus de la plaine, les jets privés sont toujours aussi nombreux sur le petit aéroport de Jackson. L’année de la pandémie a même vu l’activité aérienne augmenter, de nombreux richissimes habitants de la région ayant fait de leurs résidences secondaires leur lieu principal d’habitation.

.            Certains sont des célébrités comme les acteurs Harrison Ford, Brad Pitt ou Uma Thurman, ou le chanteur Kanye West. D’autres sont des héritiers, comme Christy Walton, propriétaire de Walmart. Il y a aussi des fortunes de l’informatique, comme Bill Gates, qui a racheté dans le comté voisin l’ex-ranch de «Buffalo Bill» Cody. Mais la plupart ne sont pas connus du grand public et n’ont pas l’intention de l’être. Le Yellowstone Club, qui possède sa station de ski sur une montagne privée, et où l’adhésion coûte 400 000 dollars en plus de l’achat d’une propriété, protège jalousement l’identité de ses membres.

Ces dernières décennies, ce comté sauvage de l’Ouest est aussi devenu le plus riche du pays, devant celui d’Orange en Californie, fief des milliardaires en baskets des nouvelles technologies, ou celui de Greenwich, Connecticut, où se concentrent ceux de Wall Street. « Le phénomène est relativement récent, explique Justin Farrell, sociologue à l’université de Yale, et auteur d’un livre basé sur son étude sur cette nouvelle communauté (Billionnaire Wilderness, non traduit). Le mouvement a commencé dans les années 1970 quand l’aéroport de Jackson a permis d’accéder plus facilement à la région. L’absence d’impôts sur le revenu ou de taxes foncières a sans doute contribué à l’attrait de l’endroit auprès des grandes fortunes, mais d’autres facteurs ont été déterminants dans la formation de cette enclave de richesse au milieu de l’ouest sauvage: le cadre naturel a été déterminant. »

.            Depuis les barons voleurs du XIXe siècle jusqu’aux milliardaires de la Silicon Valley, en passant par les magnats du pétrole et de l’acier du Gilded Age (1865-1901, période de prospérité et de reconstruction qui suivit la fin de la guerre de Sécession) et les banquiers de Wall Street, les grandes fortunes occupent une place éminente dans l’histoire américaine, ainsi que dans l’imaginaire collectif. Mais cette nouvelle catégorie de milliardaires se distingue moins par l’origine de sa fortune que par son mode de vie. « L’une de ses caractéristiques est de s’identifier à un idéal de vie inspiré de la mythologie de l’ouest américain, explique le sociologue, où tout serait plus simple, et où l’argent aurait moins d’importance que le lien avec la nature sauvage », ajoute Farrell.

Si leurs vastes maisons aux vues spectaculaires n’ont rien de modeste, ces milliardaires se rendent presque invisibles au quotidien. Difficiles à distinguer avec leurs jeans Wrangler, leurs bottes de cow-boy et leurs camionnettes, ils se sont recréés une nouvelle arcadie, dont la protection est l’une des principales activités. « La préservation de l’environnement est en phase avec leur idéal d’une vie simple et sans artifices, mais elle accroît aussi le capital social et politique de ces philanthropes. Accessoirement, elle permet aussi des déductions d’impôts, ainsi que d’arrêter le développement immobilier de la région et d’augmenter ainsi la valeur des propriétés existantes », ajoute Farrell, lui-même originaire du Wyoming.

Le comté des paradoxes

.            Les paradoxes ne manquent pas dans cette enclave. Le comté de Teton est aussi devenu celui où les écarts de revenus sont les plus importants du pays. « Les prix de l’immobilier sont devenus tels que les gens de la région ne parviennent plus à se loger », explique K., agent immobilier à Jackson, petite ville où les boutiques de luxe ont des façades de bois imitant celles de la conquête de l’Ouest. « Il ne reste plus que les millionnaires, et les employés de maison, qui généralement habitent en dehors du comté, parfois même en dehors de l’État. »

L’autre caractéristique de Teton est aussi d’être l’un des rares comtés du Wyoming à voter massivement démocrate. Cette anomalie dans l’État le plus républicain de l’Union ne surprend pas Farrell: « Il n’est pas certains que ce vote soit en faveur de plus d’impôts, mais il participe aussi de l’identité de cette nouvelle classe.»