Les gratte-ciel de New York
D'après GEO – 03 oct 2018
. Depuis la fin du XIXe siècle, l’acier, le béton armé et autres nouvelles technologies, comme l’ascenseur, ont permis la construction de bâtiments vertigineux. Portraits de ces gratte-ciel, symboles de la puissance de New York.
Flatiron : un « fer à repasser » sur la 5e Avenue
175 5e Avenue, Flatiron District ● 1900-1902 ● 87 m ● 22 étages ● Bureaux ● Architecte Daniel Burnham
. Une légende prétend qu’à l’époque de sa construction son architecture particulière provoquait un courant d’air au pied de l’immeuble qui soulevait les jupes des dames et faisait s’envoler les chapeaux des messieurs … Surnommé le Flat Iron (le Fer à repasser), ce building doit sa forme atypique au croisement de la 5e Avenue avec Broadway, le seul qui ne soit pas à angle droit à New York. Loin d’être le plus haut, le bâtiment, avec sa silhouette gracieuse et son inspiration Renaissance française et italienne, est un des gratte-ciel les plus connus de New York. Il a été classé « site historique national » en 1989.
Woolworth Building : la « cathédrale du commerce »
40 Wall Street, Manhattan ● 1910-1913 ● 241 m● 57 étages ● Bureaux ● Architecte Cass Gilbert
. Patron des Five-and-Ten-Cent-Stores, la plus grande chaîne de magasins bon marché au monde de l’époque, Frank Woolworth voulait s’asseoir dans le bureau le plus haut de New York. En 1910, il commanda un building à l’architecte et designer Cass Gilbert. Avec sa tour, qui culmine au-dessus d’un bâtiment en forme de U, et ses détails néogothiques (gargouilles, arcs-boutants, fleurons…), le gratte-ciel fut baptisé « cathédrale du commerce » lors de son inauguration, le 24 avril 1913, par le révérend en charge de la cérémonie. Entre 1913 et 1930, le Woolworth était l’immeuble le plus haut au monde.
Equitable Building : la star de Broadway
120 Broadway, Manhattan ● 1912-1915 ● 166,11 m ● 40 étages ● Bureaux ● Architectes Ernest R. et Anderson Graham
. A deux pas de Wall Street, cet imposant gratte-ciel est situé dans le « Canyon of Heroes », où se déroulent les parades en l’honneur de personnalités sous des pluies de confettis. A l’époque de sa construction, l’édifice de la compagnie d’assurances Equitable Life offrait la plus grande superficie au monde. Ce bâtiment, en forme de H, avec deux tours identiques reliées par une aile, a été bâti dans le style néoclassique (colonnes, fronton, portique gréco-romains). Rénové en 1990, il abrite aujourd’hui, entre autres, les bureaux du procureur général de l’Etat de New York.
Commodore Hotel : le palace fantôme de Manhattan
42e Rue, Manhattan ● 1828-1930 ● 90 m ● 26 étages ● Palace ● Architectes Warren & Wetmore.
. Le 28 janvier 1919, le Commodore Hotel ouvrait ses portes. Son hall d’accueil, alors qualifié comme « le plus beau du monde », était orné de plafonds bas résolument modernes et d’une cascade signée par l’artiste John B. Smeraldi (1868-1947). Cet hôtel luxueux avait été construit pour loger les voyageurs de la Grand Central Station, la gare ferroviaire voisine. Parmi ses hôtes prestigieux, Albert Einstein séjourna, en avril 1921, dans l’une des 2 000 chambres. Racheté par Donald Trump, le complexe a été entièrement restauré en 1980 et rebaptisé Grand Hyatt New York. Si la structure d’origine est encore présente, il ne reste, hélas, plus rien pour rappeler le Commodore.
Chrysler Building : le gratte-ciel au dôme étincelant
405 Lexington Avenue, Manhattan ● 1928-1930 ● 319 m ● 77 étages ● Bureaux ● Architecte William Van Alen
. Lorsqu’il apprit que le Chrysler Building allait égaler son bâtiment, le 40 Wall Street, l’architecte H. Craig Severance fit ajouter deux étages à son immeuble. Son confrère William Van Alen répliqua en ajoutant une flèche de 58,40 mètres au sommet du Chrysler Building. Le 23 octobre 1929 – la veille du « jeudi noir » –, ce dernier devenait ainsi le plus haut bâtiment du monde. Un succès éphémère puisque moins d’un an plus tard, l’Empire State Building dépassait tout le monde. Le Chrysler reste célèbre pour sa flèche en acier inoxydable (27 tonnes) et ses gargouilles à tête d’aigle.
Empire State Building : ce colosse a battu tous les records
350 5e Avenue, Manhattan ● 1929-1931 ● 381 m ● 102 étages ● Bureaux ● Architecte William F. Lamb
. Les chiffres de « L’Empire » donnent le vertige… La construction a englouti 60 000 tonnes d’acier, 10 millions de briques et 200 000 tonnes de pierre. L’édifice, au style Art déco, possède 6 500 fenêtres et dispose de 73 ascenseurs rapides (on atteint le 86e étage panoramique en moins d’une minute !) Enfin, il a été achevé en 410 jours, soit un étage tous les quatre jours. Seuls cinq ouvriers sur les 3 400 employés auraient trouvé la mort durant les travaux. Un exploit !
American International Building : deux fois, il fut le plus grand
70 Pine Street, Manhattan ● 1930-1932 ● 290 m ● 66 étages ● Bureaux ● Architectes Clinton & Russell
. Cet édifice Art déco, surmonté d’un dôme néogothique, devint, en 1932, l’immeuble le plus haut de la pointe sud de Manhattan. L’American International Building conserva ce titre pendant plus de quarante ans, jusqu’à la construction des Twin Towers dans le quartier du World Trade Center, en 1973. Après les attentats du 11 septembre 2001, il est redevenu le gratte-ciel le plus élevé du quartier, jusqu’à l’achèvement de la Freedom Tower (la tour de la Liberté) en 2014. Au 66e étage, un observatoire en verre offre un panorama sur toute la ville.
Le Rockefeller Center
. Installé sur l’île de Manhattan, le Rockefeller Center est un ensemble architectural composé de 19 édifices différents. Le projet a été initié par John Davison Rockefeller qui avait fait fortune dans l’exploitation des champs de pétrole. Le Rockefeller Center a été pensé comme une ville dans la ville, avec des passerelles, galeries souterraines et jardins. La construction devait initialement se faire en collaboration avec le Metropolitan Opera, qui devait construire un nouveau théâtre dans le quartier. Mais suite au krach de 1929 à Wall Street, le Metropolitan se retirera du projet, et Rockefeller resta seul. Il loua alors le terrain (qui sera acheté finalement en 1985) à l'Université Columbia (la sauvant ainsi de la faillite ; elle était en train de sombrer à cause de la dépression). Et cela changea sa réputation de baron voleur en celle de philanthrope. En 1937, à la mort de John Davidson Rockefeller, son fils reprend le flambeau, mais en raison de l’aspect pharaonique du projet, des sommes nécessaires et surtout du krach de 1929 encore dans les esprits, la construction du Rockefeller Center sera allégée et étalée dans le temps. Les travaux prendront fin le 1er novembre 1939, lorsque John Davison Jr. mit en place le rivet (en argent) final du 10 Rockefeller Plaza.
. L'origine de l'arbre de Noël du Rockefeller Center remonte à la première année de construction, lorsque la société refusa de donner un congé de Noël à l'équipe de construction (ils n’étaient pas syndiqués à l’époque). L'équipe, composée principalement d'immigrants italiens et irlandais, a installé son propre petit arbre pathétique pour fêter Noël. Les journaux s'en sont fait l'écho, et la mauvaise presse qui en a résulté a poussé les Rockefeller à le remplacer par un énorme arbre bien décoré.
Il fut déclaré National Historic Landmark en 1987.
L’un des immeubles (photo), le 45 Rockefeller Plaza, Manhattan fut construit en 114 jours en 1934-1935 ; il a 39 étages, c'est la plus rapide réalisation d'une construction de ce genre en béton armé. / Agence Meurisse 1937New York, NY 10111, Etats-Unis
Comcast Building : la pièce maîtresse du Rockefeller Center
30 Rockefeller Plaza, Manhattan ● 1931-1933 ● 259 m ● 70 étages ● Bureaux ● Associated Architects
. C’est l’une des architectures les plus originales de Manhattan. Construite en granit, calcaire de l’Indiana et aluminium, elle arbore une forme effilée qui lui a valu le surnom de The Slab (la plaque). Le Comcast Building se distingue des autres tours des années 1930 par son absence de flèche. Son toit plat a en effet été conçu pour évoquer le pont d’un paquebot. L’extérieur de l’immeuble est décoré d’une exceptionnelle série de bas-reliefs de style Art déco. Celui de l’entrée principale, une allégorie de la Sagesse, représentée par un homme barbu, fut réalisé par le sculpteur américain Lee Lawrie (1877-1963).
Les Twin Towers
Lower Manhattan ● Imaginées par l'architecte américano-japonais Minoru Yamasaki ; construites de 1966 à 1973, pour un coût de 1,4 milliard $.
. Les tours jumelles du World Trade Center (WTC 1 et WTC 2), postées en proue de l’île de Manhattan, semblaient incarner les colonnes d’Hercule, portes du Nouveau Monde. Avec 110 étages chacune et culminant à 417 et 415 mètres (526 avec l’antenne), elles furent pendant 30 ans les plus hautes tours de Manhattan. Elles avaient une superficie de 400.000 m² et était capables de résister à des vents de 240 km/h ou (théoriquement) à un impact de Boeing 707 (plus petit que les Boeing 767 de l'attentat du 11 septembre 2001, qui fit 2.753 victimes, auxquelles il faut ajouter 224 victimes dans les deux attentats du Pentagone (Arlington) et de Shanksville (Pennsylvanie), plus 19 terroristes.
La Freedom Tower
Lower Manhattan ● Les travaux ont débuté en avril 2006 et se sont achevés en 2013. Le site comprend également le mémorial du 11 Septembre
. La Freedom Tower (Tour de la Liberté, One World Trade Center), gratte-ciel construit sur le site des anciennes Tours jumelles, culmine à 1.776 pieds avec sa flèche (1776 est l'année de la déclaration d'indépendance des États-Unis), soit 541 m. Cette tour de 94 étages qui porte le même nom WTC1 que la tour jumelle nord du World Trade Center initial, est le plus haut gratte-ciel de l'hémisphère ouest, et le sixième plus haut du monde par sa hauteur totale.
La tour Steinway
. Sa construction a débuté en juillet 2015 et a pris fin en 2021. Jouxtant le Steinway Hall, les deux édifices partagent maintenant les mêmes fondations. Sa largeur n’est que de 18 mètres, minuscule, 16 fois plus petite que celle de l'Empire State Building, malgré le fait que la tour soit 60 mètres plus haute. C'est le gratte-ciel le plus mince au monde, dépassant le record du Highcliff à Hong Kong. Avec une hauteur totale de 435 mètres, elle est le troisième immeuble le plus haut de la ville. La Steinway Tower propose un penthouse en triplex de 488 m² au 80ème étage avec 3 chambres, 4 salles de bain, des plafonds voutés de 7 mètres de haut et une vue exceptionnelle sur Central Park. La tour intègre 60 appartements de grand luxe répartis sur 84 étages dont les prix s'échelonnent entre 7,2 et 61 millions d'euros.
Située sur Billionaires Row au 111 West 57th Street à New York