Allocution de Madame Caroline Gorse-Combalat, présidente de l’association du Jumelage.
Madame la sénatrice,
Monsieur le Directeur du Musée d’archéologie nationale,
Monsieur le Maire,
Mesdames et messieurs les élus,
Monsieur le Président de l’association des Pacaniers de Jefferson,
Chers amis,
Quelle joie de nous retrouver aujourd’hui pour célébrer les 30 ans d’amitié entre les villes de Saint-Germain-en-Laye et Winchester au Massachusetts.
Une délégation de Winchester aurait dû être parmi nous aujourd’hui. Sa présidente, Annette Lanigan, m’a envoyée quelques lignes que j’ai intégré dans mes remarques afin de parler d’une seule voix.
Un jumelage c’est un lien permanent de circulation d’idées.
Depuis 1990, date de la signature du Protocole d’amitié entre nos deux villes, ensemble, nous avons monté un échange de jeunes étudiants pour leur faire découvrir une nouvelle culture, une nouvelle langue et leur permettre de nouer des relations personnelles incarnées.
Nous offrons à nos membres la possibilité de voyager ensemble à la découverte de régions françaises et américaines.
Des amitiés durables se sont nouées au fil du temps.
Nous avons également parrainé des échanges entre pompiers, jardiniers, responsables scolaires, joueurs de bridge, écoles de musique et chorales. Plus de 700 personnes ont partagé leurs expériences.
Ensemble, et en présence d’officiels, nous avons assisté à la célébration de l’avenue de Winchester à Saint-Germain-en-Laye et à l’inauguration à Winchester d’un panneau de reconnaissance du jumelage entre nos deux villes.
Nous sommes fiers de notre engagement associatif qui met à l’honneur les liens
indéfectibles avec les Etats-Unis.
L’idée de planter un arbre, symbole de stabilité et de force, pour célébrer les 30 ans du jumelage est née d’une belle rencontre avec un ingénieur forestier, Bernard Dalisson, président de l’association Les pacaniers de Jefferson.
Célébrer l’amitié, plus grande que nos différences, inspiration pour aujourd’hui et
exemple pour les générations à venir, en plantant un pacanier, un arbre cher au coeur des Américains, dans un lieu d’exception, correspondait à notre engagement.
Je salue la présence d’élèves des établissements Saint-Augustin et Notre Dame. Sans vous et l’aide de vos professeurs notre célébration n’aurait pas de sens car vous êtes nos « passeurs de mémoire ».
Je tiens à remercier chaleureusement Monsieur Hilaire Multon et Monsieur le Maire ainsi que leurs équipes pour l’aide précieuse que vous nous avez apportée.
Permettez-moi de conclure en ayant une pensée pour les présidents qui m’ont précédés ainsi que toutes celles et ceux qui participent à l’animation et au rayonnement du jumelage. Sans eux nous ne serions pas présents aujourd’hui !
Je terminerai par ces mots de Thomas Jefferson « Pour tout homme, le premier pays est sa patrie, et le second, c’est la France » ce qui fait de lui un des plus illustres symboles de l’amitié franco-américaine.
Merci.
Caroline Gorse-Combalat
Présidente de l’association du Jumelage
Saint-Germain-en-Laye/Winchester (MA) USA
. Monsieur Arnaud Péricard, maire de Saint-Germain-en-Laye, a conclu ces deux interventions en rappelant combien les Jumelages et, en particulier, pour des raisons personnelles, celui de Winchester, étaient des structures à maintenir, faire vivre et renforcer, car garantes de la solidarité et de l’amitié entre les peuples. Il a chaleureusement remercié tous les acteurs des jumelages et l’association des Pacaniers de Jefferson, en la personne de son président Monsieur Dallison, d’avoir choisi Saint-Germain pour planter l’un des pacaniers du Centenaire. Il a mentionné spécialement les élèves présents de Saint-Augustin et Notre-Dame et leurs professeurs pour leur contribution au succès de cette manifestation d’amitié entre les peuples et les a invités à entretenir la mémoire de nos Histoires communes.
Allocution de Monsieur Bernard Dalisson, président de l’association Les pacaniers de Jefferson.
Monsieur le Directeur du Musée archéologique du Domaine national de St Germain en Laye,
Monsieur le Maire,
Mesdames et messieurs les représentants de la ville de Winchester,
Madame la Présidente de l’Association du jumelage,
. Je vous remercie vivement d’avoir accepté de planter cet arbre dans le Parc du château pour célébrer l’Amitié Franco-Américaine à l’occasion des trente ans de ce lien entre Winchester et Saint Germain en Laye.
C’est ici en effet que le roi Jacques II d’Angleterre fut accueilli après que le Parlement anglais eut choisi, en 1688 un Prince hollandais pour Roi. Ce moment précis marque un bouleversement brutal du gouvernement des sociétés ; à proprement parler une révolution ; C’est ainsi que l’appellent les anglais : La bienheureuse révolution ; bienheureuse en effet puisque sans qu’ait été versée de sang. A son arrivée à Londres, Guillaume d’Orange signa, avant son couronnement le Bill of Rights, par lequel le futur roi reconnaissait que la volonté du parlement primait celle du souverain. Un événement considérable pour la suite de l’histoire des pays atlantiques
Cet arbre est un geste de reconnaissance adressé au peuple américain en souvenir de ces volontaires, femmes et hommes, venus partager nos combats pour aider la France à recouvrer sa liberté.
Ces plantations sont destinées à rappeler aux générations futures la vitalité de l’amitié franco-américaine née de la participation de la France à la Guerre d’Indépendance américaine. La Fayette en est la figure emblématique, mais Charles de Vergennes et Benjamin Franklin, rédacteurs du traité d’alliance et de commerce du 6 février 1778, en furent les artisans.
Par ce traité, le Royaume de France reconnaissait la jeune République américaine, 5 ans avant qu’elle soit indépendante. C’est ce traité qui a fait de la France le plus ancien allié des Etats-Unis ; et c’est ce sentiment commun qui a conduit à cet élan de générosité des volontaires américains, venus à nos côtés dans la Première Guerre Mondiale, puis 25 ans plus tard débarquer en Normandie. Ne l’oublions jamais.
Cet arbre est désormais ici pour nous le rappeler et aussi aux générations futures
L’aire d’origine du Pacanier couvre le bassin du Mississippi et de ses affluents, depuis la Louisiane et le Texas, jusqu’à l’Illinois. Il n’est pas très connu ici, si ce n’est par ses fruits fort appréciés, les noix de pécan. On compte en France une bonne douzaine de pacaniers anciens, dont un situé au château Carbonnieux en Gironde, appelé le Pacanier de Jefferson. Il date de la visite de Thomas Jefferson à Bordeaux fin mai 1787. Nous en connaissons un autre plus ancien encore, en Gironde aussi, dans le village natal du père de Paul Revere ; un nom qu’aucun citoyen américain n’ignore.
C’est pourquoi nous avons choisi de planter des pacaniers. Il y en aura au total 70 l’an prochain, quand nous clôturerons ce programme à l’occasion de la célébration du centenaire du Conservatoire américain de musique au château de Fontainebleau ; conservatoire qui a pris la suite de l’Ecole militaire de musique, créée en 1917 par le Général Pershing à Chaumont où était situé son quartier général.
La place qu’occupe le Pacanier dans le patrimoine culturel américain permet de le considérer comme un emblème national ; c’est officiellement celui de l’Etat du Texas depuis plus d’un siècle.
L’amitié franco-américaine constitue aujourd’hui un patrimoine immatériel commun à nos deux nations. Le pacanier du Château Carbonnieux, attaché au souvenir de Thomas Jefferson, peut ainsi être pris pour symbole de cette relation particulière, née il y a plus de 240 ans.
Rappelons enfin que ces plantations doivent être comprises comme un geste d’amitié et de reconnaissance adressé au peuple américain, comme précédemment la Statue de la Liberté offerte par la France pour le centenaire de l’Indépendance des Etats-Unis et qui accueillait les immigrants européens dans le port de New-York, et aussi la statue équestre de Lafayette à Paris, sur le quai de la Reine, offerte par les écolières américaines, Filles de la Révolution.
Cet arbre est donc ici pour rappeler ce que les sacrifices de nos parents nous ont apporté, et pour être le témoin vivant de nos espoirs de paix pour les générations futures.
Longue vie aux Pacaniers de Jefferson
Long live Jefferson’s Pecan Trees