.       The Gettysburg Address : 1863, nov 1863

.      Les jeunes Américains apprennent au collège le discours que le président Abraham Lincoln prononça le 19 novembre 1863 sur le champ de la bataille de Gettysburg, considérée comme le tournant de la guerre de Sécession, à l’occasion de la dédicace d’un cimetière en hommage aux 56 000 victimes de cette bataille (01 / 03 juillet 1863) :

Traduction de André Maurois

Il y a quatre-vingt-sept ans, nos pères, sur ce continent, ont mis au monde une nouvelle nation, conçue en liberté et vouée à cette idée que tous les hommes naissent égaux.

Aujourd’hui nous sommes engagés dans une grande guerre civile, pour déterminer si cette nation – ou toute autre nation ainsi conçue et dédiée – peut durer. Nous nous rencontrons sur un grand champ de bataille de cette guerre. Nous nous rencontrons pour en consacrer une parcelle, comme suprême champ de repos, à ceux qui ont donné leur vie pour que la nation puisse vivre. Il est convenable, il est juste que nous le fassions.

Mais en un sens plus large, nous ne pouvons pas consacrer, nous ne pouvons pas dédier, nous ne pouvons pas sacrifier cette terre. Tous les héros, vivants et morts, qui ont lutté ici, l’ont consacrée de manière si haute que nous n’avons plus le pouvoir d’y rien ajouter, ni d’en rien enlever. Le monde remarquera peu de ce que nous disons ici et il ne s’en souviendra guère, mais il n’oubliera jamais ce que des braves ont fait en ce lieu. C’est plutôt à nous, les vivants, d’être voués à la tâche encore inachevée qu’ils ont jusqu’ici si noblement accomplie. C’est plutôt à nous d’être dédiés à la grande tâche qui nous reste – afin que ces morts vénérés nous inspirent un dévouement accru pour la cause qui leur a fait combler la mesure du dévouement – afin que nous soyons fermement résolus à ce que ces morts ne soient pas morts en vain ; afin que cette nation, devant Dieu, renaisse à la liberté – et afin que le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple, ne soit pas effacé de cette terre.

Four score and seven years ago our fathers brought forth on this continent, a new nation, conceived in Liberty, and dedicated to the proposition that « all men are created equal ».

Now we are engaged in a great civil war, testing whether that nation, or any nation so conceived and so dedicated, can long endure. We are met on a great battle-field of that war. We have come to dedicate a portion of that field, as a final resting place for those who here gave their lives that that nation might live. It is altogether fitting and proper that we should do this.

But, in a larger sense, we cannot dedicate – we cannot consecrate -we cannot hallow – this ground. The brave men, living and dead, who struggled here, have consecrated it, far above our poor power to add or detract. The world will little note, nor long remember what we say here, but it can never forget what they did here. It is for us the living, rather, to be dedicated here to the unfinished work which they who fought here have thus far so nobly advanced. It is rather for us to be here dedicated to the great task remaining before us – that from these honored dead we take increased devotion to that cause for which they gave the last full measure of devotion – that we here highly resolve that these dead shall not have died in vain – that this nation, under God, shall have a new birth of freedom – and that government of the people, by the people, for the people, shall not perish from the earth.

ABRAHAM LINCOLN