Le basculement électoral Républicains – Démocrates
D’après : Iref-Europe - Alexandre Massaux – 16 mai 2021
. Pour l’opinion publique véhiculée par les médias, le Parti républicain est celui des classes aisées et des grandes fortunes, et le Parti démocrate, celui des populations défavorisées. Et pourtant …
. ... un grand nombre de données montrent que ce n’est plus le cas et qu’une véritable inversion électorale s’est accélérée ces 15 dernières années.
. Selon les statistiques (pré-pandémie) de l’Internal Revenue Service, 65 % des contribuables jouissant d’un revenu familial de 500.000 dollars ou plus votent désormais démocrate. En se référant aux données sur le revenu des ménages du Bureau du recensement, le media Bloomberg remarque qu’en 1993, le district parlementaire typique représenté par un républicain était 14 % plus riche que son équivalent démocrate. En 2020, les districts du GOP sont désormais 13 % plus pauvres.
. En 2008, le PIB par district électoral démocrate était de 35,7 milliards de dollars contre 33,3 milliards dans les districts républicains. En 2018, ces montants étaient de 49,0 milliards pour les démocrates et 32,6 milliards pour les républicains.
. Là où en 2008, le revenu médian des ménages était identique (53.000 dollars) dans les circonscriptions des deux camps, en 10 ans il a augmenté de près de 17 % dans les districts démocrates (63.000 dollars) et a baissé de 3 % chez les républicains (50.000 dollars).
. En 2008, dans les districts républicains comme dans les districts démocrates, les professions étaient représentées dans les mêmes proportions. Désormais, le Parti démocrate dirige les districts comprenant les plus grands groupes d’emplois qualifiés comme la finance ou la haute technologie. Cela inclut en particulier les pôles technologiques autour de la Silicon Valley et de Boston ; près des trois quarts des emplois des industries numériques (71,1 % en 2018 contre 63 % en 2008) s’y trouvent. En revanche, les districts républicains détiennent une part croissante des emplois nationaux dans l’agriculture, les mines (60 % en 2018 contre 53,9 % en 2008) et le secteur manufacturier.
. Selon le Manhattan Institute, l’assurance maladie pour tous (Medicare for all) envisagée par les démocrates, avantageraient principalement les ménages de la classe moyenne supérieure qui ont les plus fortes dépenses de santé.
. Toujours d’après le Manhattan Institute, dans le cas d’un programme d’annulation de la dette des étudiants et d’université gratuite tel que le conçoit actuellement le Parti démocrate, l’Institut estime que seulement 8 % des avantages profiteraient aux étudiants issus de familles gagnant moins de 35.000 dollars, celles qui comptent proportionnellement le moins d’étudiants. Les familles gagnant plus de 120.000 dollars bénéficieraient par contre de 38 % des prestations.
. Selon ce même institut, de la même manière, dans le cas de la mise en place de taxes carbone, les ménages verraient leurs factures d’électricité grimper de 14 % et celles de gaz naturel de 32 %. Une hausse que les familles à faible revenu pourraient difficilement supporter.