11 septembre 2001 - Attentats contre le World Trade Center et le Pentagone
Herodote.net – André Larané – 11 sep 2016
Le 11 septembre 2001, pour la troisième fois de leur Histoire après la guerre anglo-américaine de 1812, l’attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941, les États-Unis sont agressés sur leur propre sol.
Les tours du World Trade Center frappées par les avions des terroristes (11 septembre 2001)
. Quatre avions de ligne sont détournés par des terroristes islamistes de la mouvance al-Qaida. Deux s'écrasent avec leurs occupants sur les tours jumelles du World Trade Center, à New York, et un troisième sur le Pentagone (le ministère des armées), à Washington. Le quatrième s'écrase dans un bois de Pennsylvanie, les passagers ayant tenté au sacrifice de leur vie de maîtriser les terroristes.
Au total, environ 3 000 morts et disparus. L'effondrement des tours ayant été filmé en direct, l'émotion est immense dans le monde.
Les Américains sont d'autant plus consternés que le chef du commando terroriste, Mohammed Atta, jeune architecte d'origine égyptienne, donnait l'apparence d'être bien intégré dans leur société, tout comme ses acolytes.
Le président George Bush Jr, après un moment d'égarement, engage le fer contre al-Qaida et son chef mystérieux Oussama Ben Laden, héritier d'une richissime famille d'Arabie séoudite originaire du Yémen, très proche des cercles du pouvoir de Riyad. Moins d'un mois plus tard, une coalition internationale envahit l'Afghanistan, où Ben Laden a trouvé refuge auprès des talibans islamistes. Au bout de quelques mois de frappes militaires, le gouvernement américain et ses alliés caressent l'espoir d'avoir vaincu l'hydre terroriste. Ben Laden lui-même est abattu dans son repaire pakistanais, le 2 mai 2011, soit dix ans après les attentats...
En dépit de leur retentissement médiatique, les attentats de New York et Washington inaugurent une décennie relativement peu meurtrière, en définitive comme la moins belliciste dans le monde depuis au moins un siècle.
Cette première décennie du XXIe siècle s'achève sur les révolutions arabes, perçues comme un pied-de-nez aux terroristes d'al-Qaida et à l'islamisme apparu vingt ans plus tôt en Iran. Elles vont malheureusement tourner court.
De graves conséquences sur le long terme
. Les attentats ont de graves conséquences intérieures aux États-Unis, avec des répercussions énormes et dramatiques en Europe occidentale et au Moyen-Orient. Celles-ci sont de trois ordres :
- Soucieux de lutter contre le terrorisme, les gouvernements multiplient les mesures répressives jusqu'à banaliser des dispositions orwelliennes (caméras de surveillance, fichage des empreintes ADN, fouilles au corps...).
- Pour restaurer la confiance après le choc émotionnel des attentats, le gouvernement américain convainc la Réserve Fédérale et les banques d'ouvrir les vannes du crédit. Il va s'ensuivre une bulle spéculative et le développement des « hedge funds » ou fonds de couverture jusqu'à l'effondrement bancaire de 2008 avec ses répercussions foudroyantes sur l'Europe et la zone euro.
- Ayant engagé des opérations militaires très coûteuses (et vaines) en Afghanistan et en Irak, le gouvernement de George Bush se refuse à couvrir les dépenses supplémentaires par des hausses d'impôt. Il s'ensuit une aggravation exponentielle des déficits américains : dette publique et déficit commercial (« twin deficits » ou déficits jumeaux) au profit surtout de la Chine.
- Plus gravement, au Moyen-Orient, les interventions en Afghanistan et surtout en Irak ont pour effet de déstabiliser tout l'Orient arabe et de réactiver avec une ampleur inédite les conflits communautaires entre sunnites, chiites et autres.
Tous les ingrédients des crises des années 2010, en Europe comme au Moyen-Orient trouvent ainsi une bonne part de leur origine dans les attentats du 11 septembre 2001 et, plus encore, dans la manière dont le gouvernement américain a réagi à celles-ci. De ce point de vue, la mort du terroriste Mohammed Atta, de ses complices et de leurs malheureuses victimes n'a pas été sans effet sur le déroulement de l'Histoire.